NOTES

 

Cette seconde rafale de noms a la même source que la première et n'est pas formé avec davantage de scrupule d'exactitude.

Calaris était d'autant plus sûrement sous la griffe punique qu'elle avait été fondée par les Carthaginois: « LA SARDAIGNE Les Grecs la nommaient Ichnusa, à cause de la prétendue ressemblance avec la plante du pied d'un homme [...]. Les Carthaginois l'envahirent, et fondèrent Calaris, Cagliari, et Sulci; les Romains s'en emparèrent ensuite. » (p. 45.)

 

Cibalis en Mysie: « LA PANNONIE Cette contrée [...] était habitée par les Scordisques et les Taurisques. Les premiers pénétrèrent en Moesie; les autres engagèrent les Hélvétiens à s'emparer d'une partie de l'Italie. [...] Les villes les plus remarquables étaient Vindobona, Vienne, ... Acquincum, Ofen ou Bude, Cibalis, Swiki ...» (p. 39.) Hugo confond la Moesie et la Mysie qui est en Asie mineure. Quant aux Triballes, ils sont signalés un peu avant et ne menacent pas plus Cibalis que les Carthaginois Calaris: « LA MOESIE Les habitants de cette contrée furent subjugués par les Romains. [...] Les Triballes, nation puissante et Thrace d'origine, habitaient OEscus ... » (p. 52.)

 

Aspalathon non plus n'est pas mise en danger par les Illyriens qui y sont chez eux jusqu'à la conquête romaine: « ILLYRIE Les peuples qui l'habitaient s'imprimaient des signes sur la peau, comme les Thraces; ils étaient très braves et très adonnés à l'ivrognerie. [...] En Dalmatie étaient les Autariates, qui étendirent au loin leur domination; les Ardyeins, qui furent les premiers attaqués par les Romains. Salona, la ville la plus forte, subsiste; Aspalathon est Spalatro [...]. » (p. 39.)

 

De même s'agissant de Tomis (pour Tomi): « LA MOESIE Les habitants de cette contrée furent subjugués par les Romains. [...] Les Scordisques, peuple gaulois qu'Alexandre y trouva, habitaient en grande partie la Moésie, et laissèrent plusieurs noms celtes à différents lieux [...]. La partie vers le Pont-Euxin s'appelait, sous Constantin, Scythie; Tomi, ville dans laquelle Ovide fut exilé, est Temeswar [depuis Tmisoara]. » (p. 53.)

 

Milet, dans la partie sud de l'Asie mineure, sur la côte, était protégée par l'éloignement des Massagètes de la région d'Antioche. Heureusement pour elle, car « parmi les peuples de cette contrée [...] on distingue les Massagètes, peuple barbare qui buvait le sang des chevaux, exposait les malades aux bêtes et mangeait, dit-on, les vieillards, ne croyant pouvoir leur donner une sépulture plus honorable que leur estomac, usage dont on retrouve, dans les Universités, quelques faibles traces. » (p. 79.)

 

Denia, entre Alicante et Valence et où il y a un port et un château mais aucun théâtre grec, est diamétralement opposée au pays des Cantabres, sur la côté nord de l'Espagne.

 

Salmydessus, dont le nom a djà été employé en I, 4, 7, située en Thrace, au nord-est de la péninsule grecque, n'était pas beaucoup moins éloignées des Molosses, tribu d’Epire installée « le long du golfe d'Ambracie » (p. 47).

 

Carsine est sans doute une corruption de Cherson: « LA CHERSONESE TAURIQUE Cette contrée répond à la Crimée [...]. La Chersonèse Taurique prit ce nom parce qu'elle fut conquise sur les Cimmériens par les Tauro-Scythes, qui furent eux-mêmes soumis par Mithridate. [...] Aux temps du Bas-Empire, des Grecs d'Héraclée bâtirent la ville de Cherson. » (p. 54.)

 

Gélonus: « LA SARMATIE EUROPEENNE Cette vaste contrée, qui termine l'Europe et se prolonge même en Asie, répond à la Russie, à la Pologne et à la Lithuanie jusqu'à la Vistule, la Baltique et la Livonie. [...] Dans l'intérieur, les Hamaxobiens vivaient errants dans leurs chariots. Les Budins et les Gélons luttèrent contre Darius. Les premiers étaient pasteurs, les autres, d'origine grecque et venus du Pont-Euxin, conservèrent une partie du langage et du culte grec, mêlés à ceux des Sarmates. Ils bâtirent la ville de Gélonus, brûlée par Darius. Parmi les Sarmates, quelques uns étaient réputés anthropophages; d'autres, nommés Arymphées, habitaient des forêts et vivaient de glands. » (p. 54.)


Apollonia est, vraisemblablement, la ville que l'atlas de Lallemand et Hérisson appelle Apollonie, ville de Thrace comme Byzia et Salmydessus (p. 52), au nord de la Grèce donc mais assez éloignée des Hamaxobiens.

 

Abdère, qui « fut la patrie de Démocrite » (p. 51) est également une ville de Thrace. Elle entre dans l’histoire en servant de tête de pont aux entreprises de Xerxès contre la Grèce ; incorporée dans la ligue athénienne, elle est envahie, en – 376, par les Triballes, puis délivrée par Athènes.

 

Quant aux Thraces, ils « étaient très-robustes, braves, féroces, comme les sauvages le sont en général; mais ils unissaient à ces défauts ceux des esclaves, dont ils avaient toute la bassesse d'âme. Fourbes, voleurs, assassins, leur nom, synonyme de tant de qualités odieuses, était une injure atroce parmi les Grecs. Ils avaient des rois, qui furent subjugués par les Romains. Les noms de Romanie et Romélie, quoique appartenant à toute la Grèce, province romaine, sont cependant affectés plus particulièrement à la Thrace. Les habitans modernes sont dignes de leurs ancêtres. » (p. 51.) On les a déjà vus tatoués, comme les Illiriens.

Sur la réprobation grecque du tatouage, voir Martine Gärtner, « Le tatouage dans l’antiquité grecque », in Mélanges Pierre Levêque, M.-M Mactoux et Evelyne Geny éd., PU de Franche-Comté, 1991. Mais une note du « reliquat » consacrée à Homère observe que « la moitié de l'armée grecque était tatouée » (ms 24776, f° 180).